Les faiseurs de miracles
Paradoxe africain ; Içi tout s’abîme très vite, du fait du climat en partie mais surtout de ce fatalisme de vivre au jour le jour qui fait qu’il n’est pas culturel de prendre soin des choses.
Mais personne ne possède comme les africains cet art, cette habilité et encore moins cette ingéniosité pour bidouiller, transformer, réparer, redonner vie, bref faire d’un objet que nous autres, en occident, consommateurs a grande échelle, nous jeterions sans un regard.
Cela démarre très jeune ; j’en arrive a penser que c’est inné quand je vois les petits faire voguer des mini pirogues fabriquées avec des cannettes de boisson sur les rives du petit bras du fleuve a Get N’dar, quartier des pêcheurs.
Ils sont tous « faiseurs de miracles « comme j’ai l’habitude de dire ; e Que ce soient frigoriste, cordonnier, menuisier, ferblantier et autres artisans, ils ne cesseront jamais de m’en émerveiller.
Mon ébahissement commença le jour où à la maison a Sor le frigo top déjà bien malade décida de rendre l’âme et où préconisant d’en acheter un neuf mais pestant contre le manque de xalis (argent) max mon frérot me dit « T’inquiètes pas Mâme, on va appeler mon ami Coulibaly le frigoriste ; il est très bon « . Le dit Couli arriva, balançant nonchalamment une toute petite sacoche noire de vieux cuir, qu’il ouvrit sur 3 pauvres outils, ausculta la bête silencieusement pendant un bon quart d’heure et donna son verdict. « Il faut changer le bloc là et recharger ensuite en gaz « . Quelques petits billets en poche et « le transport » payé ils partirent Max et lui, revinrent en fin de matinée de leur virée chez les ferrailleurs et deux heures après le frigo ronronnait de contentement et l’eau redevint fraîche !!!
Inutile de dire que depuis, Couli est devenu mon frigoriste préféré et que plus jamais je ne désespère quand le frigo tombe en panne !!
Ci-joint une photo de ce jour là, une de mon ami le cordonnier de mon quartier et des « ferblantiers » faiseurs de tamis entre autres..